«Il n’est pas question d’annuler le bac pour cette année», a fait savoir dernièrement le ministre de l’Education, Mohamed El Hamdi. «Même avec un peu de retard, les épreuves du bac auront lieu. Tous les scénarios possibles sont à l’étude pour garantir la réussite de l’année scolaire».
La France vient d’annuler les épreuves finales du bac pour cette année. Toutes les épreuves seront remplacées par le contrôle continu. Le Rubicon est franchi en raison de la pandémie qui sévit dans ce pays qui figure parmi les plus touchés par le coronavirus avec plus de six mille cas de décès enregistrés. En Tunisie, on n’en est pas à ce stade au niveau de la propagation du Covid-19, mais toutes les hypothèses restent plausibles et tout dépendra de l’évolution de la pandémie.
La situation qui prévaut actuellement a donné du fil à retordre aux candidats au baccalauréat qui ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont plongés dans la préparation, mais sur le plan psychologique, ils ne sont pas fin prêts à passer l’épreuve du bac, nous souligne un inspecteur, président d’un centre d’examen relevant du ministère de l’Éducation.
Il n’est pas question d’annuler le bac pour cette année, a fait savoir dernièrement le ministre de l’Education, Mohamed El Hamdi. «Même avec un peu de retard, les épreuves du bac auront lieu. Tous les scénarios possibles sont à l’étude pour garantir la réussite de l’année scolaire», a-t-il ajouté. Une réussite qui semble d’emblée compromise en raison de la propagation de la pandémie dans les quatre coins du monde et le refus de faire face à la réalité.
Bac 2020 : un saut dans l’inconnu
Le peu de retard dont parle le ministre et la date éventuelle du passage des épreuves du bac tombent à pic avec la saison estivale, ce que refusent déjà la partie syndicale, le cadre enseignant et les candidats au bac. En effet, passer les épreuves du bac en juillet ou même en septembre n’est pas la bonne solution puisque le risque de contamination sera toujours là et toutes les parties impliquées dans ces épreuves seront exposées à un réel danger. «Il ne faut pas que le gouvernement s’entête et donne son feu vert pour le déroulement des épreuves du Bac nonobstant les risques auxquels pourraient s’exposer tous les intervenants, dont surtout plus de 130 mille candidats au bac», martèle la même source.
Plusieurs professeurs et étudiants basés en Tunisie et même à l’étranger ont pris l’initiative de donner des cours de révision en ligne sur les réseaux sociaux dans le cadre du soutien apporté aux candidats au bac dans cette période de crise. C’est de bon augure, mais il n’en demeure pas moins que nos futurs bacheliers se trouvent aujourd’hui dans la tourmente. «Je passe des nuits entières à réviser, mais je n’arrive pas à me concentrer comme il le faut. Les mauvaises nouvelles diffusées à longueur de journées autour de la propagation du coronavirus dans le pays me perturbent et me jettent des fois dans un état d’abattement. Du coup, je me demande à quoi vont servir ces cours de révision si le sort des épreuves du baccalauréat n’est pas toujours connu», s’inquiète une jeune candidate au bac du lycée de Carthage-Présidence.
Si la décision d’annuler les épreuves du bac sport a été très vite prise par le ministère de l’Education suite à la prolongation de la période du confinement sanitaire obligatoire d’une quinzaine de jours à partir du 5 avril, il n’en est pas de même pour les épreuves écrites, selon la déclaration du directeur des examens au ministère de l’Éducation, Omar Ouelbani à l’agence TAP, dans laquelle il a aussi souligné que «les dates des épreuves nationales écrites sont a priori maintenues, selon l’évolution de la situation générale dans le pays».
Des négociations sont en cours avec la Télévision nationale et le syndicat des chaînes privées pour assurer la diffusion des cours de soutien et de révision à tous les élèves afin de leur terminer le programme, sans compter les supports numériques susceptibles d’être exploités à cet effet, a assuré le ministre de l’Éducation dans une déclaration à l’agence TAP, mais concrètement, rien n’a été fait depuis. A chaque crise, on reprend les mêmes paroles et les mêmes promesses. «La réforme réelle et profonde du secteur» revient sur les bouches comme un leitmotiv frustrant rien que pour sauver la face à pareilles occasions.
En attendant, plus de 130 mille candidats au bac sont acculés à passer des nuits blanches dans l’attente d’une décision salvatrice.